Emma Labarthe¶
LA CROYANCE RELATIVE A L'OEUF
Les œufs sacrés
On doit briser la coque des œufs frais, quand on les a mangés, par pure civilité. Aussi cet usage est-il pratiqué par les gens bien élevés. Cependant il y a des personnes qui n'ont pas coutume d'en agir ainsi. Quoi qu'il en soit, cette loi remonte à une très haute antiquité.
On voit, parmi le passage de Pline, que les Romains y attachaient une grande importance. L'œuf était regardé comme l'emblème de la nature, comme une substance mystérieuse et sacrée. On était persuadé que les magiciens s'en servaient dans leurs conjurations, qu'ils le vidaient et traçaient dans l'intérieur des caractères magiques dont la puissance pouvait opérer beaucoup de mal. On en brisait les coques pour détruire les charmes. Les anciens se contentaient quelquefois de le percer avec un couteau, et dans d'autres moments de frapper trois coups dessus.
L'œuf comme augure
Les œufs leur servaient aussi d'augure. Julie, fille d'Auguste, étant grosse de Tibère, désirait ardemment un fils. Pour savoir si ses vœux seraient accomplis, elle prit un œuf, le mit dans son sein, l'échauffa. Quand elle était obligée de le quitter, elle le donnait à une nourrice pour lui conserver sa chaleur. L'augure fut heureux, dit Pline: elle eut un coq de son œuf et mit au monde un garçon.
Les druides pratiquaient, dit-on, cette superstition étrange. Ils vantaient fort une espèce d'œuf inconnu à tout le monde, formé en été par une quantité prodigieuse de serpents entortillés ensemble, qui y contribuaient tous de leur bave et de l'écume qui sortait de leur corps. Aux sifflements des serpents, l'œuf s'élevait en l'air. Il fallait s'en emparer alors, avant qu'il ne touchât la terre. Celui qui l'avait reçu devait fuir. Les serpents couraient tous après lui jusqu'à ce qu'ils fussent arrêtés par une rivière qui coupât leur chemin. Ils faisaient ensuite des prodiges avec cet œuf.
Quelques superstitions sur les œufs
Aujourd'hui on n'est pas exempt de bien des superstitions sur l'œuf. Celui qui en mange tous les matins sans boire meurt, dit-on, au bout de l'an.
Il ne faut pas brûler les coques des œufs, suivant une croyance populaire superstitieuse, de peur de brûler une seconde fois saint Laurent, qui a été brûlé avec de pareils coques.
Albert-le-Grand nous apprend dans ses secrets que la coque d'œuf, broyée avec du vin blanc et bue, rompt les pierres tant des reins que de la vessie.
LE SENS SPIRITUEL DE L'OEUF
L'œuf et la vie
Qu'est-ce que l'œuf ? Bien des gens croient savoir ce que c'est qu'un œuf et cependant, il est bien difficile de le dire. Par exemple, est-ce l'œuf qui a produit l'animal ou l'animal qui le premier a produit l'œuf ? Il est bien difficile de le dire. Ce que nous savons c'est que l'œuf contient la vie, dès que l'ovule a pénétré dans la matrice. C'est là un fait incontestable, mais il contient aussi toutes les théories de la vie et c'est là un grand problème.
On voit par les quelques lignes qui précèdent que si l'étude de cette petite graine de vie ouvre à l'esprit du penseur des perspectives considérables sur les plus graves problèmes de la vie, la même étude a pour l'anatomiste, le physiologiste et le pathologiste de très grands attraits. Mais cet attrait est surtout considérable pour le philosophe, car l'œuf est une représentation microscopique d'un monde, ou si l'on veut un microcosme : un petit monde.
Sans l'œuf, pas d'existence possible, il est un véritable prodige, une merveille de la nature. L'ovogénie nous apprend d'où vient l'œuf, et l'embryogénie nous apprend ce qu'il devient, mais c'est tout ce que nous savons ; de sorte qu'aujourd'hui nous ne pouvons mieux définir l'œuf que par cette belle expression de notre maître physiologiste, Claude Bernard : l'œuf est un devenir !
L'alpha et l'oméga de l'existence
Tout vient de l'œuf, tout se reproduit par l'œuf, tout aboutit à l'œuf. C'est l'alpha et l'oméga de toute existence, quelle qu'elle soit. C'est l'anneau de la série des existences. Il prend une partie de la vie à celui qui la crée et il la donne à celui qui va venir.
Nous venons de dire que l'œuf est un devenir, mais c'est un devenir qui est déjà, qui a sa propre vie et qui est pour ainsi dire, une personnalité, parfois une individualité. Si nous prenons un morceau de houille, une gouttelette d'eau, ces deux substances sont, elles aussi, des devenir ; mais pas de la même façon que l'œuf. Le bloc de houille que ne renferme-t-il pas ? De la chaleur, de la lumière, les couleurs les plus brillantes, la vie, la santé, le bien-être, mais aussi... la mort.
La goutte d'eau suivant le milieu ambiant, peut devenir cristal ou vapeur, source de vie ou de destruction ; tandis que lui, l'œuf, est créé pour la reproduction, et rien que pour cette fin ; et, chose bizarre, il reproduit toutes sortes d'animaux, bien que composé toujours des mêmes éléments : albumine, glycogène, corps gras, enveloppes, une certaine dose de chaleur et d'oxygène. Et cette composition toujours identique, toujours une pour toutes les espèces produit, suivant son créateur, une autruche ou un oiseau-mouche, un moucheron même ; et le même œuf de même composition, produit également une abeille, un ver, un papillon, un poisson ou un crocodile, un serpent ou un oiseau, une morue ou des écrevisses, des actinies, des éponges, des coraux blancs ou rouges, etc., etc.
Donc, si nous pouvons indiquer par une formule la composition de l'œuf, il ne nous est pas possible de donner par une formule le devenir de cet œuf. Avec Flourens, nous pouvons bien dire : « Tout œuf est composé de même » mais nous ne saurions ajouter : « et le résultat de sa création est toujours le même. »
L'œuf de serpent
L'œuf de serpent était employé dans diverses opérations magiques. Les Gaulois recherchaient tout particulièrement cet œuf, comme nous l'apprennent de vieilles légendes bretonnes. Nous devons ajouter que les Gaulois utilisaient aussi sous ce même terme, comme amulette, une echinite. Voici ce que Pline nous dit au sujet des ces œufs : « Durant l'été, on voit se rassembler dans certaines cavernes de la Gaule des serpents sans nombre, qui se mêlent et s'entrelacent, et avec leur bave, jointe à l'écume qui suinte de leur peau, produisent cette espèce d'œuf si recherché des Gaulois. »
NOTES AUTRES :
Des textes anciens en sanskrit évoquent un « cosmos en forme d'œuf ». Le mot sanskrit est Brahmanda (où Brahman signifie « cosmos » et anda signifie « œuf »).
Dans la mythologie chinoise : Dans le mythe de Pangu, créé par les moines taoïstes des centaines d'années après Lao Tseu, au début l'univers est un œuf. Un dieu nommé Pangu, né dans cet œuf le brise en deux moitiés : la partie supérieure devient le Ciel et la moitié inférieure devient la Terre. Quand le dieu grandit alors le Ciel et la Terre s'élargissent et se séparent encore plus. Finalement, Pangu meurt et son corps devient les différentes parties de la terre
Dans la mythologie égyptienne : Selon le mythe de Ogdoade d'Hermopolis, la voie lactée a émergé des eaux sous la forme d'une colline de détritus, qui deviendra la déesse Hathor. Ra était dans un œuf déposé sur ce monticule par un oiseau céleste. Dans une version antérieure de ce mythe, l'oiseau est une oie. Plus tard après l'apparition du culte de Thoth, l'œuf est présenté comme étant un cadeau donné par Thoth et déposé par un ibis, l'oiseau auquel Thot était associé.
Dans la mythologie grecque : « Dans le mythe pélasge de la Création, la Grande Déesse primordiale, Eurynomé, commença par créer l’Océan sur lequel elle se mit à danser. Puis, avec le “Vent du Nord”, elle façonna le serpent Ophion, auquel elle s’unit. Ayant pris la forme d’une colombe (péléia), elle couva ensuite, sur les vagues de la mer, l’œuf qu’elle avait pondu. Ophion s’enroula sept fois autour de cet œuf qui, en se brisant, donna naissance à tout ce qui existe ; ce mythe évoque l’Œuf de Serpent, cher aux druides, et il renvoie aux représentations d’omphalos entouré par un reptile. »
Source: Raimonde Reznikov, Les Celtes et le Druidisme
Dans la mythologie Kazakh un oiseau pond un œuf au sommet de l'arbre Bayterek (peuplier).
OEUF DE FABERGE
OEUF DE LA SPIRITUALITE YUYU HAKUSHO
BEHELIT
OEUF ORPHIQUE
LA POULE OU L'OEUF
OEUF DE PAQUES
oeuf = microcosme, mini-monde
l'eouf est la métaphore d'une renaissance, d'une naissance indépendante d'un tiers
l'oeuf est un enclos
ecrire un memoire sur un manoir un chateau, chaque piece represente qqc, un boss comm ds un jeu vid
faire un oeuf qui s'ouvre, à l'intérieur un monde
perso naît dans un oeuf